Il a été annoncé que Pascal Prache prendra la suite de Jean-François Bohnert à la tête du Parquet national financier.
Pascal Prache, actuellement directeur des services judiciaires, s’apprête à prendre la direction du parquet national financier (PNF), a fait savoir l’AFP lundi, citant des informations obtenues auprès de la Chancellerie. Il remplacera Jean-François Bohnert, lequel est désigné pour la fonction de procureur général près la cour d’appel de Versailles, une nomination confirmée par le ministère. Ces désignations, émanant d’une proposition du garde des Sceaux Gérald Darmanin et ayant reçu l’accord du président Emmanuel Macron, nécessitent encore la soumission à l’avis consultatif, mais non contraignant, du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). La nomination de Pascal Prache au poste de directeur des services judiciaires est intervenue en octobre 2024. Son parcours professionnel antérieur inclut des fonctions de procureur de la République à Nanterre, Rouen et Agen. Au début de sa carrière, ce magistrat a également exercé en tant que juge d’instr uction à Nevers et a contribué aux travaux de la Direction des affaires criminelles et des grâces (DACG). Il s’apprête ainsi à diriger le PNF, une instance qui regroupe actuellement 20 procureurs et 9 assistants spécialisés. Ce parquet se trouve présentement au cœur de l’actualité, notamment suite à la condamnation de Nicolas Sarkozy à une peine de cinq ans d’emprisonnement ferme avec exécution provisoire, dans le cadre du dossier libyen. L’institution est perçue comme « installée pour durer ». Par ailleurs, Jean-François Bohnert est chargé ce lundi d’informer Nicolas Sarkozy des modalités relatives à son incarcération prochaine. Jean-François Bohnert avait pris les rênes du PNF en 2019, succédant à Eliane Houlette. Le PNF a été institué comme un outil puissant destiné à combattre la grande délinquance financière. Ce parquet spécialisé a vu le jour à la suite du scandale Cahuzac, impliquant l’ancien ministre du Budget de François Hollande, qu i détenait un compte dissimulé à l’étranger. Depuis son entrée en fonction en février 2014, il s’est imposé comme un pilier essentiel du nouvel dispositif de lutte contre la fraude, aux côtés d’organismes tels que la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et l’Office central de lutte anticorruption. Lors d’une interview accordée à l’AFP en novembre 2023, Jean-François Bohnert avait souligné que le PNF s’était « hissé au niveau » international dans le combat contre la délinquance en col blanc et qu’il était dorénavant « installé pour durer ». À cette occasion, il avait précisé que l’entité avait généré 12 milliards d’euros de recettes pour les finances de l’État. Le PNF s’est notamment distingué par la négociation de 27 conventions judiciaires d’intérêt public (Cjip) avec diverses entreprises, offrant à celles-ci la possibilité d’échapper à des poursuites judiciaires. Un exemple notable de ces Cjip est l’amende de 2,1 milliards d’euros infligée à l’avionneur européen Airbus en 2020.