À Villeurbanne, la brigade antistupéfiants a démantelé l’ensemble des points de vente de stupéfiants du quartier du Tonkin.
Les deux derniers points de vente de stupéfiants du quartier du Tonkin à Villeurbanne ont été démantelés. Ce succès intervient moins d’un an après le déploiement de la brigade antistupéfiants dans ce secteur de Villeurbanne, confronté à un trafic de drogue persistant. La préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a salué l’efficacité de ces opérations. Elle s’est rendue sur place ce vendredi afin de féliciter les forces de l’ordre, à l’issue d’une semaine ponctuée par plusieurs coups de filet majeurs. Deux enquêtes judiciaires d’envergure ont en effet abouti au démantèlement des deux derniers sites sur les huit points de vente de drogues identifiés initialement il y a un an. Dans le cadre d’une première enquête sur le trafic de stupéfiants, sept individus ont été interpellés lundi. Ils sont soupçonnés d’avoir géré le point de vente situé au 4 rue Jacques Brel, un emplacement connu des trafiquants de Villeurbanne depuis plusieurs années. Troi s majeurs, suspectés d’avoir assuré la gestion et l’approvisionnement de ce point de vente, ont été placés en détention provisoire en attente de leur jugement le 10 décembre, dans le cadre d’une comparution immédiate à délai différé. Deux autres vendeurs adultes ont été poursuivis via une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Cette procédure de plaider-coupable a conduit à leur condamnation respective à six et douze mois d’emprisonnement, assortie d’une interdiction de séjour dans le quartier du Tonkin pour une durée de deux ans. Par ailleurs, deux mineurs également soupçonnés d’implication ont été présentés au juge des enfants ; l’un d’eux a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre à Villeurbanne. En parallèle, plusieurs autres individus ont été déférés devant la justice dans le cadre de la seconde enquête concernant le dernier point de deal. Au total, ce sont huit points de vente qui ont été neutralisés en l’espace d’un an. Selon une source préfectorale, « ces opérations judiciaires permettent une action à long terme en complément de la présence quotidienne sur le terrain ». Dans une optique de renforcement de la visibilité et de la sécurité, la préfecture a capitalisé sur l’achèvement de ces enquêtes pour déployer une opération « Ville Sécurité Renforcée » dans le quartier du Tonkin en début de semaine. Cette initiative a mobilisé 176 policiers nationaux, ainsi que des agents de la police municipale de Villeurbanne et de la RATP, du lundi au mercredi. Parmi les 2163 personnes soumises à un contrôle par les forces de l’ordre et les contrôleurs des transports publics, 29 individus ont été interpellés pour des motifs variés tels que « trafic de stupéfiants », « rébellion », « blanchiment d’argent » ou « non-respect d’un contrôle judiciaire ». Outre les stupéfiants, 9700 euros en numéraire ont été saisis. Un total de 134 infractions a été constaté, incluant notamment des « trafics et détentions de stupéfiants », des « ports d’arme », des « tapages » ou des « délits routiers ». La préfecture a également signalé le contrôle de quatre commerces, entraînant des procédures pour diverses infractions aux règles de sécurité ou pour travail dissimulé. Ces démantèlements n’ont, pour l’heure, pas provoqué les violentes fusillades qui ont jalonné l’histoire du quartier lors de précédentes guerres entre narcotrafiquants cherchant à s’approprier ou à reconstituer leurs activités. « Nous restons prudents », a néanmoins confié une source préfectorale, rappelant que par le passé, de telles activités ont parfois pu se reconstituer en l’espace de quelques jours.
