• 7 November 2025

Un agriculteur de la Somme comparaît au tribunal pour tapage nocturne, accusé d’avoir nourri ses animaux à 6h du matin.

Un agriculteur de la Somme est convoqué devant la justice pour tapage nocturne suite à l’alimentation matinale de ses animaux. La FDSEA80 a annoncé, via un communiqué diffusé vendredi, son appel à un rassemblement de soutien en faveur de cet exploitant du Vimeu, convoqué au tribunal d’Amiens le 14 octobre 2025. Il est accusé de tapage nocturne par un couple de voisins, les faits reprochés concernant l’alimentation de ses bêtes à 6 heures du matin. Le président de la FDSEA80, Denis Bully, a qualifié cette situation de « grande première dans le département de la Somme », soulignant son caractère inédit. L’agriculteur en question a été convoqué à une audience au palais de Justice d’Amiens suite à une plainte déposée par des riverains. Le litige porte sur une période de trois jours consécutifs en octobre 2024, durant laquelle l’exploitant avait anticipé l’alimentation de son bétail à 6 heures du matin. Cette mesure exceptionnelle était due à un emploi du temps particulièrement chargé, lié à des chantiers de récoltes de pommes de terre et de betteraves prévus pour la journée, comme précisé dans le communiqué syndical. Face à cette convocation, Denis Bully a exprimé son étonnement, rappelant l’existence d’une loi promulguée le 15 avril 2024 visant à renforcer la protection des agriculteurs contre ce type de querelles de voisinage. Cette législation a été conçue pour prévenir des situations similaires à celle observée à Saint-Aubin-en-Bray, dans l’Oise. Dans ce précédent cas, un éleveur avait été contraint de verser près de 100 000 euros de dommages et intérêts à des riverains se plaignant du bruit et des odeurs, malgré l’obtention d’une dérogation préfectorale pour l’agrandissement de sa ferme et un investissement de 600 000 euros dans un nouveau hangar. Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA, avait alors réagi en appelant au dialogue direct plutôt qu’aux procédures judi ciaires, estimant qu’environ 500 agriculteurs étaient concernés par des plaintes similaires à l’échelle nationale. Peu après ce jugement, les députés avaient adopté un texte législatif plus protecteur. Ce dernier introduit notamment une exception de responsabilité pour l’agriculteur lorsque le trouble invoqué découle « d’activités préexistantes » à l’installation du plaignant. Selon Denis Bully, la situation de l’agriculteur du Vimeu devrait relever de cette disposition, ses voisins s’étant installés après la mise en place de son exploitation. Sous l’intitulé « La campagne, tu l’aimes ou tu la quittes », la FDSEA organise un rassemblement de soutien devant le palais de Justice d’Amiens, le mardi 14 octobre 2025, à 8h30. Le syndicat insiste sur l’importance de cette présence pour « apporter notre soutien » à l’agriculteur, même si la prise de parole en public n’est pas autorisée. Au-delà de l’audience, l’agriculteur ferait également l’objet de menaces et d’insultes de la part de ses voisins. L’objectif de ce rassemblement est de lui manifester une solidarité et d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise, a précisé Denis Bully.