Mort du streamer Jean Pormanove : reprise des violences en direct, une nouvelle enquête ouverte.
Nice, France – Le « Lokal », lieu où le streamer Jean Pormanove est décédé en direct cet été, a été perquisitionné et placé sous scellés par le parquet de Nice. Cette action fait suite à la réactivation de diffusions en ligne présentant des scènes de violence. L’information, initialement révélée par Mediapart, a été confirmée par le parquet. Après le décès de Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, la chaîne de streaming « jeanpormanove » avait été bannie de la plateforme australienne Kick. Fin août, Owen Cenazandotti, connu sous le pseudonyme Naruto et l’un des principaux animateurs, avait annoncé la fin de l’activité du « Lokal ». Cependant, en septembre, Gwen Cenazandotti, le frère cadet d’Owen, a relancé des sessions de streaming. Ces nouvelles diffusions, impliquant d’anciens participants de la chaîne originale, se déroulaient depuis le même local situé à Contes, près de Nice, et étaient diffusées sur la plateforme Twitch. La chaà ®ne de Gwen Cenazandotti comptait 43 000 abonnés. Des extraits publiés par Mediapart révèlent des échanges d’insultes entre les participants et, hors champ, des bruits de coups accompagnés de rires. En réponse à ces nouvelles diffusions, le parquet de Nice a diligenté une nouvelle enquête. Les chefs d’accusation retenus sont violences volontaires en réunion et diffusion d’images d’atteintes volontaires à la personne. La perquisition a conduit à la saisie de matériel informatique et au scellé du local. Le décès de Raphaël Graven, 46 ans, est survenu le 18 août dernier dans ce même local, au cours d’une diffusion en direct sur Kick. Les jours précédant sa mort, et pendant plus de douze jours, il avait été montré, aux côtés d’un autre homme, violenté et humilié par Owen Cenazandotti, 26 ans, et Safine Hamadi, 23 ans. L’autopsie a toutefois conclu que la mort n’était pas due à l’intervention d’un tiers. Les deux jeunes hommes, que Raphaël Graven q ualifiait de « petits frères », avaient été précédemment placés en garde à vue en janvier, puis relâchés sans charges. Cela faisait suite à une première enquête pour violences en réunion sur personne vulnérable. Ils ont assisté aux obsèques de Raphaël Graven et n’ont pas participé à la nouvelle chaîne relancée par Gwen Cenazandotti. La chaîne « jeanpormanove », qui rassemblait près de 200 000 abonnés, avait diffusé pendant des mois des scènes où Raphaël Graven était insulté, frappé, tiré par les cheveux, menacé ou touché par des projectiles de paintball sans protection. Les participants, y compris Raphaël Graven lui-même et ses acolytes, affirmaient que ces contenus étaient scénarisés, chaque participant percevant plusieurs milliers d’euros par mois, provenant des dons d’internautes qui payaient pour assister à ces mises en scène. Un participant de la nouvelle chaîne a également qualifié ces actions de « cascades ».
