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Peter Thiel, investisseur influent et prospère de la Silicon Valley, a désigné la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg ainsi que l’ensemble des détracteurs de l’intelligence artificielle comme des «légionnaires de l’Antéchrist», lors d’une série de conférences privées organisées à San Francisco. Ces déclarations émanent d’environ huit heures de conférences confidentielles, mêlant des thèmes théologiques et technologiques, dispensées par le milliardaire libertarien et conservateur depuis septembre. Des enregistrements non autorisés de ces sessions ont été divulgués et publiés vendredi par le Washington Post. Au cours de quatre séances échelonnées sur un mois, dont la dernière a eu lieu lundi, Thiel a exposé son point de vue selon lequel ceux qui préconisent de freiner le progrès technologique risquent de provoquer la destruction des États-Unis et d’instaurer une ère de totalitarisme global, comme l’a rapporté le quotidien a méricain. Le milliardaire, connu pour sa proximité avec l’administration Trump et son association antérieure avec l’actuel vice-président américain JD Vance, a été la seule figure majeure de la Silicon Valley à manifester son soutien à Donald Trump dès sa campagne de 2016. Selon l’interprétation de Thiel, la figure biblique de l’Antéchrist à l’époque contemporaine ne représente pas un génie technologique maléfique, mais plutôt une personne qui alerte constamment sur les menaces existentielles posées par l’intelligence artificielle et qui demande une réglementation stricte des secteurs innovants. «Au XXIe siècle, l’Antéchrist est un luddite qui veut arrêter toute science», a-t-il affirmé, en référence au mouvement luddite, une campagne anti-technologique du début du XIXe siècle en Angleterre dirigée contre les métiers à tisser, précurseurs de la révolution industrielle. Lors de la conférence inaugurale du 15 septembre, il a précisé : «Ç a correspond aujourd’hui à des gens comme Greta ou Eliezer», faisant allusion à la militante suédoise Greta Thunberg et à Eliezer Yudkowsky, une voix critique de l’IA. Pour le milliardaire, également cofondateur de Palantir, la puissante société d’analyse de données en temps réel, les régulations financières actuelles constituent l’un des signes précurseurs de l’établissement progressif d’un gouvernement mondial, potentiellement dirigé par une figure démoniaque. «C’est devenu très difficile de cacher son argent», a-t-il déclaré, dénonçant «un engrenage invraisemblable de traités fiscaux, de surveillance financière et de mécanismes de sanctions» qui, selon lui, n’accordent aux individus fortunés qu’une «illusion de pouvoir et d’autonomie». Malgré leur caractère non public, ces conférences ont suscité un vif intérêt à San Francisco, illustrant simultanément la montée en puissance du nationalisme chrétien aux États-Unis et l’intensifica tion du combat mené par les dirigeants de la Silicon Valley contre la réglementation de l’IA, phénomène accentué depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.