• 7 November 2025

Il est proposé d’instaurer une régulation commune pour les bateaux de croisière opérant sur la Côte d’Azur, portant sur des aspects tels que le nombre d’escales et le nombre de passagers.

Les préfectures des Alpes-Maritimes et de la Méditerranée ont proposé ce vendredi une solution visant à réguler et harmoniser l’accueil des bateaux de croisière sur la Côte d’Azur. Cette initiative est le fruit de concertations menées avec les divers acteurs concernés, y compris les élus, sur un sujet qui avait suscité de vives controverses au cours des derniers mois. La proposition prévoit une réduction du nombre d’escales et du nombre de passagers par navire. Selon les autorités, ces nouvelles mesures visent à concilier l’activité économique, la tranquillité des habitants et la protection de l’environnement. En janvier dernier, Christian Estrosi (Horizons), président-maire de Nice, avait notamment annoncé son intention d’interdire les croisières dans la rade de Villefranche-sur-Mer pour lutter contre le surtourisme et la pollution, une déclaration qui avait engendré un débat intense. À l’issue de deux réunions, l’une en juill et et l’autre ce vendredi, plusieurs dispositions ont été présentées. Un volume moyen de débarquements est désormais fixé à 2000 passagers par bateau, avec un maximum quasi-exceptionnel établi à 3000. De plus, les escales sont désormais limitées à une par jour dans toutes les zones d’accueil du département des Alpes-Maritimes pour les navires transportant plus de 1300 personnes. Durant la période estivale (juillet et août), un maximum de 15 navires par mois sera accepté à Cannes, Nice, Villefranche-sur-Mer, Beaulieu-sur-Mer et Menton, les villes concernées par cet arrêté commun. Concernant l’environnement, et face aux critiques fréquentes concernant les émissions de fumée de ces bateaux de croisière, les autorités ont décidé de supprimer leur escale en cas de pic de pollution de niveau 2 dans le département. Ces alertes ont déjà pu être activées certains étés sur la Côte d’Azur. En cas de niveau 1, une réduction des émissions ser a exigée dès trois milles nautiques, soit environ cinq kilomètres des côtes. Tout dégagement de fumée jugé « inhabituel » devra aussi être systématiquement déclaré à la direction maritime. Une charte « croisière durable » était déjà en vigueur dans la métropole niçoise, mais son efficacité avait semblé atteindre des limites au vu des critiques de Christian Estrosi, qui souhaitait initialement une exclusion définitive des croisières du paysage. Bien qu’il soit revenu sur cette décision, un arrêté métropolitain avait été pris mais s’était avéré inapplicable et avait finalement été suspendu par la justice. Le maire de Cannes, David Lisnard (Les Républicains), s’était lui aussi montré plutôt hostile à l’accueil de ces paquebots, sa ville étant la troisième de toute la Méditerranée en termes d’escales. Laurent Hottiaux, préfet des Alpes-Maritimes, a insisté auprès du Figaro sur l’adoption d’une « logique de réductio n », y voyant « un changement radical car il n’y avait jusque-là pas de règles ». Il a qualifié cette démarche de « sans précédent », justifiée par l’aspect très spécifique de l’accueil des croisières dans le département. Le préfet a expliqué avoir « pris ce sujet à bras-le-corps » en raison d’« initiatives fragiles et désordonnées » antérieures, cherchant ainsi désormais à « éviter les polémiques ». Il a également salué un « esprit de responsabilité » des élus, réunis autour d’une même table. Cet arrêté sera soumis à une consultation publique pendant 21 jours avant son application immédiate. Les restrictions s’appliqueront de manière progressive, car certaines escales sont programmées jusqu’à deux ans à l’avance. Ces mesures ne sont en revanche pas applicables aux ferries, qui desservent régulièrement la Corse.