• 11 November 2025

Suite au décès d’un supporter du FC Nantes, le parquet a officiellement requis l’ouverture d’un procès devant la cour d’assises concernant le chauffeur de VTC impliqué dans l’affaire.

Près de deux ans après les faits, le drame conserve une dimension sensible. Le 4 décembre 2023, une heure avant le coup d’envoi d’un match de Ligue 1 Nice-Nantes, un supporter du FC Nantes, Maxime Leroy, alors âgé de 31 ans, avait été mortellement blessé à l’arme blanche. La situation avait dégénéré aux abords du stade de La Beaujoire, à proximité du Saint-Georges, un bar nantais fréquenté par la Brigade Loire. Lors du passage d’un convoi de supporters niçois, des Nantais les avaient pris à partie. Dans ce contexte d’attroupement, un chauffeur VTC avait sorti un couteau et porté deux coups à la victime. Après sa garde à vue, le mis en cause avait été mis en examen pour « homicide volontaire » et « extorsion avec arme », puis placé en détention provisoire, où il se trouve encore. Renaud Gaudeul, ex-procureur de la République de Nantes, avait alors justifié cette décision en déclarant : « Nous considérons que les éléments constituti fs de la légitime défense ne sont pas réunis en l’état actuel ». Il avait précisé que l’individu, âgé de 35 ans et chauffeur VTC, possédait quatre mentions à son casier judiciaire, dont une condamnation à de la prison ferme pour détention et trafic de stupéfiants. Selon des informations de *L’Équipe*, que *Le Figaro* est en mesure de confirmer, le parquet de Nantes a requis fin septembre le renvoi aux assises de l’auteur présumé des coups. Tandis que les parties civiles ont exprimé leur satisfaction face à cette demande, l’avocat de la défense, Maître Julien Plouton, prépare des observations visant à contester cette analyse. Il a affirmé : « Mon client conteste l’intention de cet homicide, ainsi que l’infraction connexe d’extorsion qui ne tient pas ». L’avocat, qui défend l’individu mis en examen, a expliqué que le soir des faits, son client aurait sollicité des supporters niçois qu’ils retirent de l’argent pour compenser les dommages subis par son véhicule. Maître Plouton a assuré : « À mon sens, les supporters niçois ont voulu donner à ce dossier un caractère crapuleux qui ne l’est pas du tout », souhaitant que le qualificatif d’extorsion disparaisse, estimant que l’infraction n’est pas matérialisée. Il souhaite également que le chef d’accusation de meurtre soit transformé en coups mortels. Le juge d’instruction devrait rendre sa décision avant la fin du mois de novembre. L’avocat aura ensuite la possibilité de faire appel en saisissant la chambre d’instruction. C’est après ces étapes qu’une date de procès pourra être fixée. Par ailleurs, dans cette affaire, un deuxième homme a été mis en examen pour « violences volontaires » et « altération de preuves ». Cette mise en examen fait suite à la disparition des enregistrements vidéo de son véhicule, lequel était doté d’un système d’enregistrement. Pour cet individu, le parquet a requis un renvoi devant le tribunal correctionnel pour les chefs d’accusation de « destruction de document ou objet concernant un crime ou un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité et violence avec usage ou menace d’une arme sans incapacité », comme le rapporte le journal *L’Équipe*.