• 11 November 2025

La reconduction de Sébastien Lecornu au sein du gouvernement en tant que Ministre des Armées a suscité une forte réprobation de la part des partis d’opposition, qui ont manifesté leur mécontentement en utilisant des expressions telles que «une mauvaise plaisanterie», «un bras d’honneur» et «dégoût».

Sébastien Lecornu a été reconduit dans ses fonctions. Après avoir consulté les chefs de partis à l’issue d’une semaine de tensions politiques, le président Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi soir la reconduction du premier ministre sortant à Matignon. Cette nomination intervient seulement cinq jours après sa démission et a suscité des réactions négatives au sein de l’opposition de gauche. Les socialistes, dont les votes sont considérés comme cruciaux pour la stabilité d’un futur gouvernement, ont déjà clarifié, par l’intermédiaire de leur secrétaire général Pierre Jouvet, qu’«aucun deal» n’avait été conclu concernant un éventuel soutien lors d’une motion de censure. L’eurodéputé a précisé sur BFMTV qu’il n’y avait «aucune assurance ni garantie», ajoutant que leur position favorable demeurait conditionnée à une «suspension» de la réforme des retraites. Marine Tondelier a exprimé son étonnement sur X, qualifiant la situation d’ «incroyable». La secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts a ensuite déclaré sur LCI qu’«une faille spatiotemporelle» semblait s’être ouverte, se disant «abasourdie» par le maintien de celui qu’elle considère comme un proche du président. Les écologistes avaient en effet défendu jusqu’au dernier moment la désignation d’un premier ministre issu de la gauche. Non conviés aux consultations présidentielles à l’Élysée, les députés du groupe La France Insoumise ont annoncé leur intention de déposer une nouvelle motion de destitution contre le chef de l’État, suite au rejet de leur précédente tentative par le bureau de l’Assemblée nationale. Sur X, Jean-Luc Mélenchon a critiqué la décision, déclarant qu’«à chaque tour du manège le pompon reste au même endroit. Ceux qui ont été le décor de cette comédie en sont pour le ridicule. Macron ne peut faire autre chose que du Macron». Quelques minutes auparavant, Manuel Bompard avait qualifià © cette reconduction de «nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir». Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a ajouté qu’«jamais un président n’aura autant gouverné par le dégoût et la colère». Mathilde Panot a ensuite appelé ses collègues de gauche à soutenir et voter la motion de censure immédiate que les membres du mouvement de Jean-Luc Mélenchon prévoient de déposer dès ce lundi. Les communistes ont déjà annoncé leur association à cette démarche, demandant également un retour aux urnes. Leur secrétaire national, Fabien Roussel, a exprimé son indignation, affirmant que «ce président est complètement coupé du peuple» et que, avec ses proches, «ce sont les mercenaires de la finance jusqu’au bout». Les nationalistes ont également indiqué qu’ils appuieraient cette initiative, eux qui n’avaient pas été conviés aux récentes consultations avec le chef de l’État. Marine Le Pen a réaffirmé sur X que «les manÅ“uvres continuent, la censure, par conséquent, s’impose et la dissolution est plus que jamais incontournable», soulignant ainsi sa posture de «campagne permanente». Jordan Bardella, président du Rassemblement National, a ajouté que «le gouvernement Lecornu II, nommé par un Emmanuel Macron plus que jamais isolé et déconnecté à l’Élysée, est une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français». Ces premières réactions critiques mettent Sébastien Lecornu sous pression, lui qui avait promis, dans un message publié sur ses réseaux sociaux, de «tout faire pour donner un budget à la France». Les Républicains, pour leur part, ont annoncé la tenue de leur bureau politique ce samedi matin. Précédemment dans la journée, lors de la vaste réunion à l’Élysée, Bruno Retailleau, perçu comme ayant fait ses adieux au ministère de l’Intérieur, avait affirmé que le «socle commun» entre la droite et le c entre était désormais «mort».