La liste des architectes finalistes sélectionnés pour le projet d’aménagement de la nouvelle entrée du Louvre et des espaces d’exposition de La Joconde a été rendue publique.
Le grand chantier du Louvre, rapidement initié après l’annonce de ses grandes lignes par Emmanuel Macron en janvier, a franchi une nouvelle étape ce vendredi avec la désignation des cinq équipes finalistes. Quelques heures avant un remaniement ministériel qui laissait planer des incertitudes sur l’identité du prochain ministre de la Culture, Rachida Dati a procédé à son annonce par voie de communiqué. À l’issue de leur réunion du 7 octobre, les 21 membres du jury ont retenu cinq groupements dotés de compétences architecturales, scénographiques, urbanistiques et paysagères, a précisé le ministère avant d’en dresser la liste par ordre alphabétique. Parmi les retenus figure la Britannique Amanda Levete (agence AL_A), dont les réalisations sont principalement concentrées au Royaume-Uni. Elle est notamment à l’origine de l’extension du Victoria & Albert Museum de Londres, qui inclut une nouvelle entrée et des galeries d’exposition temporaire, achevée en 2017. En France, elle a concouru pour le projet de la Mairie de Paris visant à réaménager les environs de la Tour Eiffel et du Trocadéro. Son projet pour le Louvre est présenté avec l’agence NC Nathalie Crinière pour la scénographie et Carole Benaiteau pour la muséographie. Le volet paysage est porté par VDLA et le volet urbanisme par Atelier SOIL. Le deuxième dossier sélectionné est celui d’Architecture Studio, une entité plus familière du public français. Cette agence est notamment l’auteur de la reconstruction du grand auditorium de Radio France, du nouveau flagship de Sotheby’s à Paris, et de la Cité des arts à Montpellier. Elle développe également une activité significative en Chine et dans le Golfe, avec de nombreux projets et réalisations culturelles. Le dossier pour le Louvre est présenté avec l’agence Diller Scofidio + Renfro. La scénographie est portée par Diller Scofidio + Renfro et l’Atelier Brückner, la muséograp hie par LAMAYA, le volet paysage par Diller Scofidio + Renfro et l’agence TER et le volet urbanisme par Architecture Studio. Une autre entité connue du public français est l’agence Dubuisson Architecture, dirigée par Thomas et Catherine Dubuisson. Il est à noter que cette agence a déjà collaboré avec le Louvre et opéré dans le périmètre du musée. L’équipe a notamment réalisé en 2016 la rénovation du foyer du Carrousel du Louvre, situé dans la galerie commerciale. Elle a également mené la rénovation de 7 000 mètres carrés d’espaces d’accueil sous la pyramide (en 2018) et repensé les boutiques de la RMN au sein du musée. Cependant, ces précédentes interventions sont d’une échelle différente de celle exigée par le cahier des charges de ce concours. Dubuisson s’associe à un acteur majeur du secteur : l’agence japonaise SANAA, dirigée par Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, lauréate du prix Pritzker en 2010. SANAA a également une connaissance du Louvre, au travers de son antenne de Lens. En 2007, l’agence japonaise a livré un autre projet muséal d’envergure : les nouveaux locaux du musée d’art contemporain de New York, caractérisés par un empilement de blocs à maillage d’aluminium. Les deux agences sont accompagnées par Dan Pearson Studio pour le volet paysage. Un autre architecte japonais retenu est Sou Fujimoto. Son projet de ville arborée, baptisé Mille arbres, conçu pour enjamber le périphérique à la porte Maillot, avait suscité l’enthousiasme, mais n’a pas été réalisé. En revanche, à Montpellier, s’élève L’Arbre blanc (réalisé avec Laisné-Roussel et OXO Architectes) : une tour résidentielle de 17 étages ornée de balcons et de pergolas donnant une impression de suspension. Pour le projet du Louvre, l’antenne parisienne de Sou Fujimoto architects est associée à Ducks Scéno (scénographie et muséographie) et Vogt paysage (paysage et urbanisme). Enfin, le jury a également séle ctionné le dossier de l’agence STUDIOS, une firme internationale créée à San Francisco il y a quarante ans. Parmi ses réalisations marquantes figurent le siège de Google à Mountain View (1994) et celui de Microsoft France à Paris, illustrant ses collaborations avec les grandes entreprises du secteur numérique, un domaine dans lequel STUDIOS s’est particulièrement spécialisée. Pour le Louvre, Selldorf architects assure également la scénographie et la muséographie. Scénarchie porte également le volet scénographie. L’agence BASE est en charge du volet paysage et urbanisme. Le projet et l’équipe lauréate seront dévoilés par le jury au premier semestre 2026, avec une réalisation prévue d’ici 2030, conformément au calendrier ambitieux annoncé par le président de la République. Le coût global du projet, incluant d’importantes restaurations de l’ancien palais, est estimé à environ 700 à 800 millions d’euros sur une période d’une dizaine d’années . L’Élysée et le ministère de la Culture ont confirmé que l’essentiel des investissements requis proviendrait des recettes propres du musée (incluant une augmentation du prix des billets pour les touristes étrangers), d’opérations de mécénat et des redevances versées par des partenaires étrangers en contrepartie de prestations fournies par le Louvre. Seule une part très minoritaire sera financée par l’État, avec un budget de 10 millions d’euros alloué aux premières études en 2025.
