L’annonce de droits de douane à 30 % a suscité la réaction indignée de nombreux acteurs économiques qui la qualifient de "folie tarifaire".
Antoine Bouët, économiste, directeur du CEPII et professeur à l’Université de Bordeaux, estime que l’annonce par Donald Trump de droits de douane de 30% sur les importations européennes est à la fois prévisible, compte tenu des précédents tarifs imposés par le président américain à d’autres pays, et surprenante, car incohérente sur le plan économique (notamment concernant les matières premières) et potentiellement dommageable pour les entreprises et les ménages américains via une inflation accrue, tout en servant de pression pour obtenir des concessions européennes dans les négociations en cours, notamment concernant l’achat de gaz naturel liquéfié et d’armements ; une partie du protectionnisme américain pourrait cependant perdurer sous forme de droits de douane supplémentaires d’au moins 10%, l’Union européenne pouvant envisager des représailles ciblées sur certains produits, mais le déséquilibre commercial entre les deux zones rendant la tâche difficile, tout en évitant de porter atteinte à la résilience des chaînes de valeur européennes ; la possibilité d’un « coup de bluff » de la part de Trump est évoquée, l’issue dépendant fortement des concessions que l’Union européenne sera disposée à faire.